JO-2008 - Bontemps, c'est l'argent et le bonheur

http://2008.sina.com.cn  2008-08-20 20:08:37  SINA

QINGDAO, 20 août 2008 - Quatre ans après Faustine Merret, couronnée à Athènes, Julien Bontemps, 29 ans, devancépar le Néo-Zélandais Tom Ashley, a remporté une médaille d'argent de planche à voile en RS:X au Jeux olympiques de Pékin-2008, qui a fait son bonheur, mercredi à Qingdao.

  "C'est un résultat formidable. C'est un moment magique, inoubliable. C'est un rêve qui aboutit. Les Jeux donnent des émotions incroyables", a lancé le Français, ému, assurant que "cette deuxième place est une victoire", même s'il avait mis le curseur plus haut dans ses ambitions.

  Et de dédier sa médaille à Irina, sa femme bulgare - 12e, non qualifiée pour la Medal Race en RS:X dames -, à sa famille, à ses entraîneurs, à ses partenaires d'entraînement et à sa "deuxième maman", Christine qui l'avait accueilli à son arrivée en sport-étude à La Baule et décédée récemment.

  Au départ, ils étaient quatre en concurrence pour le podium, dont trois pour le titre. Mais tout s'est joué très vite. Sur le premier bord. Le champion du monde 2008 tout comme l'Israélien Shahar Zubari, médaillé de bronze, sont passés devant Bontemps qui a, de surcroît, chuté à la première bouée.

  "Il y avait eu un rappel individuel, Je n'en étais pas loin. Je suis tombé car j'ai voulu voir si c'était moi", a expliqué le natif d'Epinal qui n'a pas été doublé par d'autres adversaires, mais n'a pas pu jamais revenir.

  L'histoire de l'ultime course était donc écrite. Chan King Yin (Hong-Kong) qui n'avait plus rien à espérer au classement général s'est imposé devant Zubari et le Néo-Zélandais. Bontemps a terminé, lui, à la quatrième place en sautant quelques mètres avant la ligne le Chinois Wang Aichen.

  "Pas la pêche"

  "C'est la régate. Je finis quelques mètres derrière lui (Ashley). Mais je n'avais pas la pêche pour aller le chercher", a avoué le Français qui n'a pas relâché son effort. Et a fini épuisé, s'effondrant de fatigue. "J'étais sur les rotules. Je ne pouvais plus faire un mètre", a raconté l'habitant du Croisic.

  Tout comme ses adversaires, il a été sous tension pendant toute l'épreuve avec une dernière course où "techniquement personne n'a été très bon". "C'est la régularité qui a payé", a-t-il estimé. Et sûrement l'a-t-il été un peu moins que le Néo-Zélandais. "J'ai fait quelques erreurs", a-t-il reconnu.

  "J'étais très tendu. je n'ai dormi que deux ou trois heures. Je me réveillais en pensant à ce que je devais faire", a admis le sociétaire de l'ASPTT Nantes. "C'était un match psychologique. Tout s'est joué dans la tête", a-t-il ajouté.

  Même si l'or était absent, dans le camp français, avec le Secrétaire d'Etat au sport Bernard Laporte, l'heure était à la fête. Ils ont été une petite centaine, dont ses coéquipiers, à avoir sorti l'attirail du bon supporteur. "Il y a un vrai esprit d'équipe. Je savais qu'ils étaient là", a-t-il souligné.

  Pour Bontemps, ce podium a constitué une forme de revanche. A Athènes, auréolé d'un titre de champion du monde, il avait fini neuvième. Déçu. La faute en revient en partie à une disqualification sur la première manche. "Mais je n'ai pas pensé à Athènes pendant la régate", a-t-il précisé.

  En revanche, Bontemps s'est souvenu de ses débuts sur le pittoresque Lac de Gérardmer. A 11 ans. "J'étais frustré, attaché à un ponton à cause du vent. En fin de journée, j'arrivais à lever la voile et à avancer", s'est-il remémoré en évoquant son premier coup de foudre avec la planche.