A Beijing, le kung fu se rêve en discipline olympique

http://2008.sina.com.cn  2008-08-25 17:25:25  SINA

  BEIJING, 21 août 2008 - Des athlètes étrangers hébergés au village, des médailles et des compétitions organisées sur un site olympique: avec son "tournoi Beijing 2008" organisé en même temps que les JO, le kung fu, tradition chinoise par excellence, a des rêves de grandeur.

  "On dirait bien que c'est un sport olympique, la seule différence c'est la médaille qui ne sera pas olympique, sinon le reste c'est pareil", s'enthousiasme l'unique représentant de la France, Pierre Rouvière, 23 ans.

  Venu au "wushu" (le nom du kung fu en chinois) notamment par l'influence des films de Jet Li, cet étudiant en ostéopathie se félicite de cette occasion unique de faire connaître son sport.

  De jeudi à dimanche, 128 concurrents venus de 43 pays et régions participent à ce tournoi de kung fu, qui n'est pas une discipline olympique ni un sport de démonstration malgré la volonté chinoise.

  Après des années de discussions avec Beijing, le CIO a finalement accepté que cette compétition soit organisée pendant les JO.

  Pour la première fois, des sportifs qui ne participent pas aux jeux logent même dans une section du village olympique.

  "On nous a rattachés au village, mais on ne peut pas être dans la délégation française, ils nous ont demandé de rester à l'écart", explique l'entraîneur du concurrent français, Eddy Marie Luce.

  "Ce sport est de plus en plus populaire dans le monde, nous avons désormais 120 pays ou régions représentés au sein de la Fédération internationale", se réjouit Wang Xiaolin, secrétaire général de la Fédération internationale et président de l'Association chinoise de wushu.

  "Nous espérons que le wushu puisse devenir un jour un sport olympique, mais il y a des difficultés, le principal problème c'est que la tendance est plutôt de réduire les disciplines que de les augmenter et d'autres sports, comme le golf, sont aussi sur les rangs", ajoute-t-il.

  Et, s'il s'internationalise, le wushu de compétition, une adaptation du kung fu traditionnel, reste encore largement dominé par les Chinois.

  "J'essaie de ne pas trop être intimidée, car ils sont à un niveau tellement supérieur au nôtre, donc je me dis juste que la Chine est au sommet et qu'il y a les autres", témoigne, fataliste, Tenyia Lee, 18 ans, venue des Etats-Unis.

  "Je ne pense pas à la compétition, c'est juste une occasion pour participer", ajoute-t-elle, dans un esprit que le baron de Coubertin apprécierait sûrement.

  Les concurrents chinois, qui seront huit au total, se montrent magnanimes envers leurs adversaires étrangers.

  "J'ai vu des étrangers s'entraîner, je trouve que leur niveau se rapproche de plus en plus du nôtre", juge Zhao Qingjian, 30 ans, membre de l'équipe chinoise.

  Cependant, les puristes brillent par leur absence: les moines de Shaolin, berceau du kung fu, dans le centre du pays, ne sont pas venus.

  Le supérieur du temple, Shi Yanlu, a évoqué l'absence de participation aux qualifications.

  "Cependant, même sans les règles de qualification, les moines n'auraient sûrement pas participé car les arts martiaux de Shaolin sont différents de ce que font les athlètes lors des compétitions", a-t-il dit à l'agence officielle Chine Nouvelle.